Les drosophiles (mouche du vinaigre, Drosophilia melanogaster) ont deux pics d’activité, à l’aube et au crépuscule. L’après-midi est habituellement consacré à ce que nous appellerions la « sieste », soit une période de relative quiétude. Ce rythme quotidien est cependant dimorphique, car le mâle est globalement plus indolent que la femelle, celle-ci passant plus de temps à la recherche de nourriture et de lieux pour déposer ses œufs. Mais la sexualité modifie encore ces habitudes, et le déséquilibre mâle-femelle, comme vient de le montrer d’équipe d’Elwyn Isaac.
Les chercheurs ont examiné des populations de mouches vierges et d’autres venant de copuler. Ils ont observé que les insectes vierges femelles ont des rythmes se rapprochant du mâle, avec une pause marquée l’après-midi. En revanche, la femelle en phase de copulation voit son temps de repos diurne limité de 70 %, et cela pendant 8 jours après l’acte sexuel. Pourquoi ? Il semble bien que le mâle est responsable de ce changement de rythme à travers le Sex Peptide (SP), une protéine présente dans le liquide séminal. En effet, des mâles dont la sécrétion de ce peptide a été supprimée ne provoquent pas de modification comportementale chez la femelle. L’une des conséquences fâcheuses pour la femelle est que le stress induit par le SP et le surcroît de travail dans la quête de nourriture et de nid impliquent une limitation de sa longévité. Les mouches ne connaissant pas vraiment la parité…
Référence : Isaac RE et al (2009), Drosophila male sex peptide inhibits siesta sleep and promotes locomotor activity in the post-mated female, Proc Roy Soc B, e-pub, 10.1098/rspb.2009.1236
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