«On sait depuis des décennies que l’estrogène peut jouer un rôle dans le fait que les mâles se comportent comme des mâles. Ce que nous avons fait, c’est mettre en lumière la logique par laquelle l’estrogène régule ainsi le comportement», explique l’un des investigateurs, Nirao Shah (Université de Californie, San Diego). La souris est le modèle animal ayant servi à l’expérience. En exposant des souriceaux femelles à un excès d’estrogène, il a été observé que celles-ci devenues adultes se comportent de manière plus masculine (en terme d’agressivité et de défense de territoire), même si elles restent en deçà des scores observés chez leurs congénères de l’autre sexe. L’examen anatomique et moléculaire révèle qu’une enzyme, appelée aromatase, est produite par les neurones convertissant la testostérone en estrogène. Or, les cerveaux mâles en comptent bien plus que les cerveaux femelles – c’est-à-dire que tôt au cours de leur développement, une partie de la testostérone est convertie en estrogène par l’aromatase.
On ne sait pas encore si le modèle murin est transposable au développement humain. De nombreux travaux antérieurs suggèrent que l’équilibre hormonal aux premiers instants de la vie intra- puis extra-utérine conditionne pour partie l’orientation sexuelle ultérieure des individus.
Référence : Wu MV et al (2009), Estrogen masculinizes neural pathways and sex-specific behaviors, Cell, 139, 1, 61-72, doi:10.1016/j.cell.2009.07.036
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