Le genre Onthophage rassemble la plupart des scarabées (1800 espèces) et l’onthophage taureau (O. taurus) est fréquent dans les prairies de l’Ancien comme du Nouveau Monde. Harald Parzer et Armin Moczek viennent d’étudier quatre populations séparées de cet animal, ainsi que dix autres espèces de son genre. Ils ont mis en évidence que les espèces comme les populations connaissent un équilibre différent entre la taille des cornes (qui servent aux mâles dans les combats) et des organes génitaux (dont l’utilité pour les mêmes mâles n’est pas à rappeler). Cette tendance est marquée puisqu’en moins de 50 ans, les populations séparées d’O. taurus présentent déjà des valeurs moyennes différentes pour la répartition de ces deux traits chez les mâles. Le point intéressant est que la modification d’un caractère sexuel secondaire (corne) est associée à celle d’un caractère sexuel primaire (organes génitaux) qui est elle-même liée à la probabilité de spéciation (divergence telle entre populations que l’interfécondité devient problématique et que de nouvelles espèces apparaissent). Cet exemple, parmi bien d’autres, rappelle la puissance évolutive de la sélection sexuelle par rapport à la sélection naturelle : le processus de co-évolution antagoniste (la Reine rouge de Leigh Van Valen) est stimulé par les compétitions entre mâles et femelles pour l’accès aux partenaires. L’espèce Homo sapiens, qui a évolué très rapidement et qui présente un énorme cerveau aux pouvoirs étonnants, devrait sans doute réfléchir à cela. Peut-être notre environnement est-il rempli de caractères sexuels secondaires indirects, après tout…
Référence:
Parzner H.H. et A.P. Moczek (2008), Rapid antagonistic coevolution between primary and secondary sexual characters in horned beetles, Evolution, online pub., doi :10.1111/j.1558-5646.2008.00448.x
Illustration : Département de biologie, Université de l’Indiana.
mardi 26 août 2008
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