jeudi 7 août 2008

Bander plus, penser moins ?

On a fait grand cas du Viagra, Cialis et autres molécules d’érection médicalement assistée. Bander mieux, voilà l’important pour l’homme. Mais penser mieux, cela ne paraît pas très urgent. Ce qui ressemblerait à des molécules activant l’attention ou la concentration – cocaïne, amphétamine – a même été progressivement interdit au cours du siècle dernier. Et les étudiants, parfois leurs professeurs, en sont réduits à détourner des médicaments (comme la ritaline pour l’hyperactivité et déficit de l’attention) pour booster leurs performances mentales. C’est finalement assez étonnant : notre époque exerce une pression cognitive sur les individus comme aucune autre avant elle, mais elle semble indifférente à ce qui pourrait satisfaire cette pression en améliorant la mémoire et l’intelligence. Mais peut-être cette même époque est-elle surtout sensible aux demandes du marché : bander plus, penser moins, serait-ce l’adage du cœur de cible ?

2 commentaires:

  1. Les concertistes classiques prennent presque tous une pilule, Ordinator (fenezol), que j'ai avalé une fois le jour du bac et qui fonctionne très bien.

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  2. Ah je connais pas. Il existe bien sûr divers médicaments détournés ou diverses drogues prohibées. Mais cela rejoint ce que je disais sur la médecine de confort : on blâme, réprouve, menace, punit ceux qui ont envie d'augmenter leurs capacités, et on tolère mieux cela dans le domaine sexuel que dans le domaine mental. Je reviendrai à l'occasion sur le problème plus général de l'interdiction des drogues, du moins certaines.

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