Non, ce visage peu amène n’est pas un portrait-robot de l’auteur présumé d’un forfait quelconque de cet été meurtrier. Il a été créé par ordinateur, avec des centaines d’autres, par deux psychologues de Princeton, Alexander Todorov et Nikolaas Oosterhof. Ceux-ci se sont intéressés à la manière dont nous jugeons les visages des autres. Selon eux, la confiance et la dominance sont les deux traits que nous analysons de manière quasi-instantanée en observant un visage, avec comme question tacite en arrière-plan : « cet individu a-t-il de bonnes ou de mauvaises intentions » (et donc « dois-je l’approcher ou l’éviter »). La face ci-contre obtient un score négatif de -7,55 sur l’échelle de la confiance, pas loin du minimum (c’est-à-dire du maximum de méfiance) fixé à -8. La bouche en U inversé et les sourcils froncés sont les deux principaux indicateurs faciaux utilisés pour déduire cette méfiance. L’expression inverse (bouche en U et yeux écarquillés comme sous l’effet de la surprise) obtient le score maximal de confiance. L’impression la plus forte de menace s’obtient par la combinaison informatique des traits faciaux associés à la méfiance et la dominance.
Référence : Oosterhof N.N. et A. Todorov (2008), The functional basis of face evaluation, PNAS, online pub., doi: 10.1073/pnas.0805664105
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vendredi 8 août 2008
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You scared the hell out of me!
RépondreSupprimerÇa a été ma réaction dès que la photo s'est affichée sur mon écran.
Il faut – évidemment – se méfier de ce genre d'interprétation "scientifique". Et surtout n'en tirer aucune conclusion morphopsychologique définitive. (Voyez le beau visage avenant de Klaus Barbie, celui, poupon et bienveillant de tant de serial killers, la "beauté" engageante de tant d'escrocs...)
RépondreSupprimer(Nicolaï) En effet, les auteurs précisent d'ailleurs que méfiance et confiance sont des sentiments ne donnant aucune information particulière sur le comportement réel des autres. Vu le rôle de la testostérone dans l'agressivité et dans la conformation de certains traits masculins, on peut en revanche penser que l'association "probabiliste" de certains aspects et du risque de bagarre n'est pas vide de tout fondement. Mais cela ne va guère au-delà.
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