vendredi 9 janvier 1998

Psychopathia sexualis, Krafft-Ebing, III (D), Névroses cérébrales (1A) Sadisme (E) Symbolique


Psychopathia Sexualis
avec recherches spéciales sur l'inversion sexuelle
Richard von Krafft-Ebing
Trad: Emile Laurent et Sigismond Csapo
Ed. Georges Carré, Paris, 1896

Source : Project Gutenberg
This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org



III
NEVROSES CEREBRALES


I.--AFFECTION SEXUELLE POUR DES PERSONNES DE L'AUTRE SEXE AVEC MANIFESTATION PERVERSE DE L'INSTINCT.

A.--RAPPORTS ENTRE LA CRUAUTÉ ACTIVE, LA VIOLENCE ET LA VOLUPTÉ.--SADISME[27]

E.--AUTRES ACTES DE VIOLENCE SUR DES FEMMES. SADISME SYMBOLIQUE
Dans les groupes énumérés plus haut, toutes les formes sous lesquelles l'instinct sadiste se manifeste contre la femme, ne sont pas encore épuisées. Si le penchant n'est pas trop puissant ou s'il y a encore assez de résistance morale, il peut se faire que l'inclination sadiste se satisfasse par un acte en apparence puéril et insensé, mais qui, pour l'auteur, possède un caractère symbolique.
Tel semble être le sens des deux cas suivants.


OBSERVATION 34.--(Dr Pascal, Igiene dell' Amore). Un homme avait l'habitude d'aller une fois par mois, à une date fixe, chez sa maîtresse et de lui couper alors, avec une paire de ciseaux, les mèches qui lui tombaient sur le front. Cet acte lui procurait le plus grand plaisir. Il n'exigeait jamais autre chose de la fille.


OBSERVATION 35.--Un homme, habitant Vienne, fréquente régulièrement plusieurs prostituées, rien que pour leur savonner la figure et y passer ensuite un rasoir comme s'il voulait leur faire la barbe. Numquam puellas lædit, sed hæc faciens valde excitatur libidine et sperma ejaculat[44].
[Note 44: Léo Taxil (op. cit., p. 224) raconte que, dans les lupanars de Paris, on tient à la disposition de certains clients des instruments qui représentent des gourdins mais qui, en réalité, ne sont que des vessies gonflées du genre de celles avec lesquelles les clowns, dans les cirques, se donnent des coups. Des sadiques se donnent par ce moyen l'illusion qu'ils battent des femmes.]
Unique dans son genre est le cas suivant qui malheureusement n'a pas été assez étudié au point de vue scientifique.


OBSERVATION 36.--Au cours d'un procès devant un tribunal correctionnel de Vienne, on a révélé le fait suivant. Dans un jardin de restaurant public, un comte N... est venu un jour accompagné d'une femme et a scandalisé le public par ses menées. Il exigea de la femme qui était avec lui, qu'elle s'agenouillât devant lui et qu'elle l'adorât les mains jointes. Ensuite il lui ordonna de lécher ses bottes. Enfin il exigea d'elle, en plein public, quelque chose d'inouï (osculum ad nates ou quelque chose d'analogue) et ne céda que lorsque la femme eut juré d'accomplir l'acte demandé chez elle, dans l'intimité.
Ce qui frappe dans ce cas c'est le besoin de l'homme perverti d'humilier la femme devant témoins (à comparer les fantaisies des sadistes cités plus haut, observation 30), et le fait que le désir d'humilier la femme tient le premier rang, et que c'est seulement un acte de nature symbolique. À côté de cela, dans ce cas incomplètement observé, les actes cruels sont aussi probables.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire