lundi 15 septembre 2008
Neuro-anatomie de la mouche désirante
La drosophile, vieille amie ailée des laborantins, vient de dévoiler un nouveau pan du comportement animal. Les mouches mâles montrent des comportements stéréotypés quand elles courtisent les femelles, en les poursuivant avec un battement d’ailes caractéristique ayant pour effet de vaincre les réticences des belles et de les disposer à l’accouplement plutôt qu’à l’éloignement. Dans une étude publiée dans Neuron, Ken-ichi Kimura et ses collègues exposent les bases neuro-anatomiques de cette attitude masculine. Les chercheurs se sont penchés sur un groupe spécifique de neurones dans le cerveau dorsal postérieur, exprimant le gène fru (impliqué dans la différenciation sexuelle). Ils ont montré que cette famille de 20 neurones, appelée P1, est connectée vers le protocérébron bilatéral et commande directement le comportement amoureux du mâle. Au cours du développement, la protéine Fru s’exprime chez les mâles et permet le positionnement correct des projections des neurones P1 ; chez les femelles, un autre gène (DsxF) inhibe cette formation neurale. Ce type d’étude permet de voir sur les modèles animaux simples comment la diversité génétique produit la diversité comportementale à travers les modifications structurelles et fonctionnelles du système nerveux. Le génome de la drosophile contient 13 600 gènes environ (moitié moins que le génome humain) dont bon nombre sont homologues avec ceux de notre espèce.
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