Libido en berne ? 15 % des hommes en souffrent et leur cerveau pourrait bien en être le premier responsable. Une corrélation entre le « désir sexuel hypoactif masculin » et le non fonctionnement de certaines zones cérébrales impliquées dans le processus du désir vient en effet d’être mise en évidence par une équipe de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM).
Que se passe-t-il au juste dans le cerveau désirant ? Les chercheurs, qui ont travaillé sous la direction d’Yves Burnod, Serge Stoléru et Jérôme Redouté (unité INSERM 483), et leurs collaborateurs du CERMEP (Centre d’Etudes et de Recherches Médicales par Emission de Positons, à Lyon), relèvent que l’inhibition cérébrale observée entraîne un manque d’activation au niveau des régions cérébrales impliquées dans l’imagerie motrice, fonction qui permet une représentation mentale des actions que l’on souhaite accomplir.
« Cette découverte pourrait permettre une meilleure prise en charge de ce trouble, notamment par la psychothérapie », estiment les chercheurs. Selon eux, 1 à 15 % de la population adulte masculine souffrirait d’un désir sexuel diminué, voire absent. Les traitements actuellement utilisés, notamment l’administration de testostérone ou la psychothérapie, sont peu efficaces.
L’équipe de Serge Stoléru avait déjà identifié les zones cérébrales impliquées dans le contrôle du désir sexuel chez les hommes ne présentant pas de trouble clinique de la sexualité. Leurs derniers travaux ont comparé l’activité des différentes régions cérébrales chez des hommes souffrant de désir sexuel hypoactif et des hommes sains.
Pour identifier les zones cérébrales activées, les chercheurs ont utilisé avec leurs collègues du CERMEP une technique d’imagerie fine : la tomographie par émission de positons, qui mesure le flux sanguin dans les différentes régions du cerveau. Sept volontaires souffrant de désir sexuel hypoactif et huit volontaires sains ont ainsi été soumis à des images génératrices de désir sexuel, clips vidéo muets de 3 minutes et trois séries de photographies allant du neutre à l’explicite.
Référence : Mouras H. et al. (2003), Brain processing of visual sexual stimuli in healthy men: a functional magnetic resonance imaging study, Neuroimage, 20 (2), 855-69.
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