Selon ce travail, qui s’appuie notamment sur l’Enquête permanente sur les conditions de vie réalisée par l’INSEE en 2001, «la mise en couple est plus précoce pour les hommes de plus grande taille». Chez les plus jeunes (20-29 ans), 41 % des hommes dont la taille va de 1,70 à 1,80 m (taille moyenne) vivent en couple, contre 47 % de ceux qui dépassent 1,80 m (le chiffre n’étant pas significatif en dessous de 170 cm, selon les enquêteurs).
Chez les 30-39 ans, les moyens rattrapent les grands (76 % et 74 % respectivement), mais les petits (moins de 170 cm) ne sont que 60 % vivant en couple. Au fil des ans, les petits rattrapent progressivement les moyens mais l’écart avec les grands perdure pour le taux de vie en couple : de 50 à 59 ans les pourcentages vont crescendo, de 65 % à 79 %, et, après 60 ans, de 72 % à 82 %.
Or, une enquête de 1981 montre qu’il existe une nette différence de taille entre les milieux sociaux, écart qui "n’a pas disparu en 2001 selon l’INSEE : les cadres supérieurs et professions libérales mesurent en moyenne 177,6 cm, soit 3,2 cm de plus que les ouvriers ou exploitants agricoles.
L’auteur de l’article fait l’hypothèse que si les femmes préfèrent comme conjoint un meilleur pourvoyeur de ressources et, si la taille des hommes augmente avec leur statut économique, les grands ont plus de chance d’être en couple que les petits. L’hypothèse selon laquelle la vie en couple varie avec le milieu socioprofessionnel de l’homme n’est que cependant partiellement vérifiée. Si les employés vivent souvent hors couple et les chefs d’entreprise et professions libérales plus souvent en couple, les ouvriers ne sont pas moins souvent en couple que les cadres et les ingénieurs.
Or, si les hommes de petite taille ne se montrent ni moins résistants, ni moins travailleurs que les plus grands, ils font souvent de moins belles carrières professionnelles, affirme le chercheur de l’INSEE : les grands «ne sont pas forcément plus forts physiquement que les petits», mais «leur autorité s’impose plus facilement».