Les origines de l’homosexualité sont-elles nichées dans nos hormones cérébrales ? Oui, s’il faut en croire Per Lindström, médecin au département de science neurologique à l’Hôpital Universitaire de l’Institut Carolin, à Stockholm. «Nous avons découvert que les homosexuels masculins réagissent comme les femmes aux androstérones (dérivées de la testostérone, principale hormone mâle), ils sont excités», explique-t-il. Son étude révèle que les homosexuels, contrairement aux hétérosexuels, ne sont pas sensibles aux oestrogènes féminins mais réagissent aux odeurs qui provoquent l’excitation sexuelle chez les femmes.
«Cela montre que les réactions à ces phéromones ne sont pas liées au sexe mais à la préférence sexuelle», explique M. Lindström – en admettant cependant que l’étude des phéromones humains est un sujet controversé. En effet, alors que les experts s’accordent généralement sur le rôle joué par les phéromones dans le monde animal entre mâles et femelles, il n’y a pas de consensus sur leur influence chez les humains. «Il n’est pas encore admis que les humains aient un système phéromonal», a indiqué M. Lindström, soulignant toutefois que ses recherches ont montré un lien très clair entre les phéromones et l’attraction sexuelle.
Observation cérébrale de l’excitation sexuelle
Quand une femme hétérosexuelle perçoit des androstérones, qui ont une odeur presque indétectable, une partie de son cerveau qui commande l’excitation sexuelle est activée. Si elle perçoit des phéromones d’une autre femme, seul son odorat est stimulé, a-t-il expliqué. «Nous croyons que nos études donnent plus de crédit à l’explication biologique qu’à la thèse psychologique sur l’homosexualité. Et cela peut avoir pour résultat d’éliminer le sentiment de culpabilité qui accompagne encore souvent l’homosexualité», a déclaré le médecin.
Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé une technique complexe d’imagerie du cerveau mesurant le niveau d’excitation sexuelle dans quatre groupes distincts : homosexuels et hétérosexuels des deux sexes. M. Lindström et les deux autres auteurs de l’étude, Ivanka Savic et Hans Berglund, poursuivent leurs recherches cette fois sur les réactions des lesbiennes aux phéromones.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire