Six ARN messagers qui sont présents à la fois dans le sperme humain et l’œuf fécondé, mais que l’on ne trouve pas dans l’ovule avant la fécondation, ont été identifiés par les chercheurs. Dans les organismes vivants, l’ARN messager sert à traduire sous forme de protéines le message génétique contenu dans l’ADN (acide désoxyribonucléique). Non seulement l’ARN messager contenu dans les ovules maternels, comme on le supposait jusqu’ici, mais aussi celui apporté par le père pourraient jouer un rôle important dans le développement de l’œuf fécondé et de l’embryon, soulignent les chercheurs. Si tel est bien le cas, les ARN messagers apportés par le sperme du père pourraient détenir la clef permettant d’améliorer les techniques de clonage ou «d’identifier des facteurs d’origine masculine expliquant la stérilité», déclarent les scientifiques.
Le succès d’expériences de clonage, avec transfert de l’ADN d’une cellule vers une autre sans utiliser de sperme, pour produire des lignées de cellules souches embryonnaires notamment, est actuellement limité, «cela, peut-être, parce que l’ARN contenu dans le sperme contribue au développement initial», notamment en donnant un signal d’activation, avancent les chercheurs.
Les molécules d’ARN venant des cellules germinales masculines pourraient jouer un rôle dans la différenciation des cellules souches embryonnaires en différents types de cellules. «Les hommes pourraient avoir dans le développement initial de l’embryon un rôle plus grand qu’on ne le pensait. […] Ce que nous montrons, concluent Stephen Krawetz et ses collègues, en faisant allusion à la naissance, annoncée en avril, d’une souris avec du matériel génétique exclusivement d’origine femelle, sans l’aide de spermatozoïdes ni de la technique de clonage, c’est que les hommes ne sont pas obsolètes».
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