Les résultats de l’enquête ont été publiés en avril dans la revue internationale Human Reproduction. Selon le Pr David Dunson, auteur principal de l’étude, il s’agit « de la première étude mettant en évidence la précocité de ce déclin de la fertilité ».
Ces résultats ne signifient cependant pas que les femmes qui décideraient de repousser leurs grossesses jusqu’à la trentaine connaîtraient une baisse globale de leur fertilité mais qu’il leur faudrait un mois ou deux de plus pour tomber enceintes, a-t-il toutefois souligné. «Ce que nous avons observé est un déclin de la probabilité de devenir enceinte au cours d’un cycle menstruel et non une baisse des chances de mener à bien une grossesse», a-t-il ajouté.
L’étude menée par le National Institute of Environmental Health Sciences de Caroline du Nord et l’Université de Padoue montre que les hommes devraient aussi se soucier de leur horloge biologique car leur fertilité commence à baisser autour de quarante ans. L’âge ne semble cependant pas réduire la durée de la période de fertilité des femmes qui reste de six jours.
Dans le même numéro de la revue Human Reproduction, des chercheurs américains affirment avoir identifié un gène présent dans l’ovule qui pourrait se montrer déterminant dans la fertilité féminine. Les chercheurs du National Institute of Child Health and Human Development (NICHD) estiment que ce gène pourrait également jouer un rôle dans l’arrêt prématuré du fonctionnement ovarien, qui touche certaines femmes à partir de quarante ans, bien avant l’âge de la ménopause.
Les travaux du Dr Zhi-Bin Tong et de ses collègues «pourraient déboucher sur une compréhension des causes de la stérilité inexpliquée chez la femme», a commenté Duane Alexander, directeur du NICHD, qui fait partie des Instituts Nationaux de la Santé (NIH). Lors d’une précédente étude, les mêmes chercheurs avaient identifié chez la souris femelle un gène qu’ils avaient appelé Mater, aidant à produire une protéine essentielle au développement de l’ovule fécondée. Sans ce gène, l’ovule de souris ne peut survivre au-delà de la première division cellulaire.
Dans l’étude la plus récente, les chercheurs ont identifié un gène paraissant être l’équivalent humain du gène Mater. 67 % de son ADN est identique à celui de la souris. «Si le gène humain remplit la même fonction que le gène de la souris, cela pourrait se traduire par une nouvelle approche dans l’étude et le traitement de la stérilité féminine», a expliqué Lawrence Nelson, co-auteur des travaux. Aujourd’hui, on estime que 2 à 5 % des couples français sont en situation de stérilité. Dans 80 à 90 % des cas, l’infertilité est d’origine féminine.
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